« Embelium vient de la terre et retourne à la terre »
Même si le secret de fabrication est jalousement gardé, la culture de l’Embelium se décompose en plusieurs phases que son créateur dévoile du bout des lèvres. La première consiste à mettre le mélange naturel cultivable dans des moules thermoformés, créés en fonction des objets à emballer. Durant la deuxième phase, plus contemplative, le pot copieusement arrosé est posé sur une étagère, le temps que ça pousse. Quatre jours plus tard seulement, l’emballage végétal est démoulé avant d’être déshydraté par chauffage.
Conformément aux principes de l’économie circulaire, l’Embelium utilise des matériaux locaux achetés auprès de coopératives agricoles qui vendent leurs surplus. Il crée également de l’emploi local avec ce nouveau métier de “cultivateur d’emballage”. Enfin, une fois utilisé, le produit est compostable, comme de vulgaires épluchures de légumes. Il se décompose en douze semaines pour faire un humus sain et fertile. « Embelium vient de la terre et retourne à la terre », déclame Rémi Laurant. Autrement dit, son invention a toute sa place sur le podium du zéro déchet.
Une matière avec un aspect naturel capable de séduire
Selon l’ingénieur, plusieurs types de clients s’intéressent à ses emballages 100% naturels dont la production commerciale va bientôt débuter. Les industriels noyés sous le polystyrène expansé, et qui commencent sérieusement à culpabiliser, y voient une manière d’en sortir par le haut mais aussi de réduire leur taxe carbone. Les fabricants de parfum comme les producteurs de spiritueux sont persuadés que ce concept séduira des consommateurs à la fois écolo et friands d’écrins originaux. Logiquement, Rémi Laurant envisage d’abord une production de niche avec 15 à 20 000 exemplaires d’un même modèle par an. Mais il planche déjà sur d’autres applications de l’Embelium pour créer des boîtes isothermes, des pots de fleurs à valeur ajoutée avec graines et en grains intégrés ou des objets de décoration.